Tout ce qu’il faut savoir sur la Fintech

Actuellement, le secteur de la finance est l’un des marchés les plus convoités par les nouvelles possibilités technologiques. Les chiffres importants qui circulent dans le milieu de la finance de marché ou de la bancassurance et les possibilités de dématérialisation du secteur en font un terrain de jeu très captivant pour es startups innovantes. Communément appelées FinTech, ces nouvelles startups qui monopolisent le marché de la finance sont en train de changer progressivement les règles d’un jeu où les montants importants suscitent l’intérêt de nombreux investisseurs. Nous allons faire le point sur ce phénomène de société chamboule d’ores et déjà nos habitudes.

Une Fintech, qu’est-ce que c’est ?

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Contraction des mots finance et technologie, finTech désigne les entreprises, plus précisément des startup qui opèrent dans le domaine de l’innovation technologie correspondant aux services financiers et bancaires. De financement alternatif des entreprises, à la gestion d’épargne jusqu’au paiement en ligne en passant par les comptes bancaires, le prêt… le champ d’actions d’une finTech est particulièrement large. Elle a pour principal but de proposer aux clients des services financiers avec un meilleur rapport qualité/prix. Une FinTech propose donc une approche plus intéressante par rapport à ce qu’on a l’habitude de trouver dans l’univers de la finance, de la banque et de l’assurance.

Ce nouveau marché possède un potentiel colossal, ce qui explique le fait qu’au cours du premier semestre, le secteur de la Fintech a enregistré un investissement de 7,1 milliards d’euros. Effectivement, les sommes en jeu dans l’assurance, la banque, le trading ou encore la gestion d’actifs sont particulièrement importantes et récurrentes. Prenons par exemple le cas du secteur financier qui constitue 17 % de la capitalisation boursière du CAC 40 et environ 11% de celle du Dow Jones.

Gros plan sur la gamme de services proposée par les Fintechs

Les assurances et les banques sont les principaux domaines évoqués lorsqu’on parle de Fintech. Cependant, ce marché ne se cantonne pas sur le secteur bancaire, il touche aussi bien le marché des particuliers que celui des professionnels. Ainsi, les Fintech proposent des services financiers assez larges, dont

  • les solutions de paiements,
  • les banques mobiles (banques en ligne et néobanques),
  • les solutions de transfert d’argent,
  • les assurances,
  • la gestion des contrats ou des sinistres et les assistants d’épargne (robo-advisors) entre autres.

Les Fintech concernent aussi les plateformes de trading (crypto-monnaies), l’épargne participative (crowfounding) et le paiement mobile.

Du côté des professionnels, les Fintechs déploient une gamme de services aussi différente que variée. Cela concerne entre autres :

  • l’épargne salariale,
  • la gestion des notes de frais,
  • les gestions de paie,
  • les courtiers en assurances,
  • le logiciel de comptabilité ou de trésorerie
  • et le financement avec le finance participatif (crowfunding).

Les Fintech proposent également des solutions pour l’encaissement des paiements en France ou à l’international, ainsi que le Regtech ou Regulatory Technology (technologie pour la régulation) pour gérer les risques (gestion des fraudes, analyse de données, cybersécurité, mise en œuvre de la Blockchain, etc.)

Un secteur qui profite des crises économiques

Même si le secteur financier réalise des chiffres d’affaires importants, ces derniers temps, de nombreux scandales ont éclaté et ont poussé les clients à se méfier de leurs établissements financiers. Selon une étude mondiale réalisée par Ernst & Young, un client sur deux ne fait pas confiance à sa banque. Ce qui représente l’occasion parfaite pour les Fintech afin créer de la valeur puisque contrairement aux établissements bancaires, ils accordent une grande importance à la relation client.

Par ailleurs, il faut noter le fait que dans le domaine de la FinTech, la règlementation est importante. Cela représente souvent une véritable contrainte pour les startups Fintech. En effet, les enjeux dans ce secteur sont très importants. Sans compter le fait qu’il est très protégé et cela plus particulièrement en France. Par conséquent, le temps d’accès au marché pour les FinTech est allongé.

Il existe par exemple de nombreux agréments définis par le code monétaire et financier en ce qui concerne le droit de conserver de l’argent pour des tiers, de traiter des opérations financières ou d’agir en tant qu’intermédiaire crédit. Le contrôle de ces agréments peut se faire par l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR), ou l’Autorité des Marchés Financiers (AMF). De plus, pour les obtenir, il est souvent nécessaire de disposer de capitaux propres importants. La réglementation a pour principal objectif de garantir les clients contre les manques de contrôle de la part de l’intermédiaire financier ou une éventuelle faillite.

Le crowdfunding pour investir dans les Fintech

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Parmi les marchés les plus en vue du secteur de la FinTech, on distingue le crowfunding. Il s’agit d’un secteur qui s’appuie directement sur l’implication des internautes. Il a pour but d’inciter la foule à financier des projets pour éviter de passer par des prêteurs habituels tels que les banques. Le crowfunding connaît un franc succès sur le marché de l’investissement ou du prêt en utilisant des outils technologiques innovants (analyse informatisée du risque d’un dossier, automatisation des bulletins de souscription d’actions, etc…). Mieux encore, le crowfounding offre la promesse d’une rapidité et d’une grande transparence.

Le crowfounding a un fort potentiel. En France, les banques allouent des montants de plus de 2 000 milliards d’euros chaque année sur le secteur du prêt aux entreprises et aux particuliers. Le potentiel du marché du crowfounding est donc non négligeable d’autant plus qu’il convient d’adjoindre les sommes collectées en investissement et celles collectées en don. Les subprimes ont dernièrement traversé une crise financière qui a poussé les banques à posséder dorénavant plus de fonds propres pour le même montant de prêt. Comme les fonds propres coûtent cher pour les banques, elles ont alors décidé de minimiser leurs risques et de restreindre le nombre de projets pouvant bénéficier d’un crédit. Cet état de fait profite fortement au crowfunding.

Les plateformes de crowfunding sont soumises au respect de nombreuses réglementations. Cela afin d’offrir aux prêteurs la garantie de leurs créances. Pour pouvoir exercer en toute légalité, les plateformes doivent obtenir un agrément délivré par l’Orias (ou par l’AMF pour l’investissement). Ils doivent aussi disposer de plus de 730 K€ de capital afin d’assurer la gestion de l’ensemble du processus de paiement et de collecte des échéances via le statut de Prestataire de Service d’Investissement (PSI). Les plateformes de crowfunding mettent tout en œuvre pour assurer une évolution progressive de cette réglementation en tentant de l’assouplir.

Les banques et les fintechs, des secteurs concurrentes et complémentaires à la fois

L’émergence des Fintechs remet en cause certaines habitudes comme le paiement en espèces. Il existe des Fintechs qui se lancent sur des secteurs dédiés aux banques de détail : le paiement (paytechs) et le crédit (crowdlending et crowdfunding). Beaucoup de Fintech ne sont pas des banques, mais offrent aux utilisateurs la possibilité de réaliser certaines opérations sans passer par les banques.

C’est surtout le cas des néobanques. Parmi toutes les fintechs qui existent actuellement, ces dernières sont certainement celles qui se dressent comme un concurrent direct des banques de détail. Elles exercent sur le secteur de prédilection des banques en offrant des services bancaires du quotidien aux entreprises ou aux particuliers avec une meilleure approche et surtout au meilleur prix.

Cependant, ces startups ne proposent pas encore toutes les offres de services disponibles auprès d’une banque. D’une part, les néobanques peuvent représenter une véritable menace pour les banques. Cela en raison sur fait que leur succès commercial et le développement constant de leurs services laissent croire que la concurrence sera de plus en plus forte. D’autre part, nombreux utilisateurs se tournent vers les néobanques tout en restant dans leur banque. Ce qui fait des néobanques un simple complément.

De nombreuses Fintechs sont en revanche complémentaires aux services classiques de la banque. C’est par exemple le cas des paytechs qui complètent l’offre des banques afin de répondre au mieux aux besoins de leurs clients. Il en est de même pour les regtechs qui facilitent l’analyse des contraintes réglementaires qui sont appliquées aux acteurs de la finance. La révolution du digital représente un véritable bouleversement pour les banques. Cela parce qu’elles se retrouvent dans l’obligation d’adapter leur offre et leur modèle. Cependant, la plupart d’entre elles semblent privilégier le partenariat avec les fintechs pour mieux y faire face. Les institutions bancaires ne doivent pas prendre à la légère la révolution digitale. Elles devront donc songer à inclure dans leurs stratégies les innovations des Fintechs.

Gros plans sur des Fintech françaises les plus prometteuses

Aujourd’hui, on distingue de nombreuses Fintech françaises qui connaissent un franc succès dans le domaine. C’est par exemple le cas de Leetchi. Il s’agit d’un système de cagnotte en ligne permettant de réunir facilement de l’argent auprès de plusieurs personnes. Récemment, l’entreprise vient de faire l’objet d’un rachat par Arkea au prix de 50 millions d’euros.

Younited Credit compte aussi parmi les Fintech les plus prometteuses du moment. Cette plateforme de financement participatif offre aux particuliers la possibilité de prêter de l’argent à d’autres personnes souhaitant profiter d’un crédit à la consommation. Cette plateforme est surtout appréciée par sa rapidité d’exécution et notamment avec un risque réduit. Ce qui a poussé les investisseurs à faire un placement de 50 millions d’euros récemment.

Bankin’ est aussi un véritable pionner dans le secteur. Cette startup permet de regarder l’ensemble de ses comptes bancaires sur une seule application. Cette dernière recense actuellement plus de 300 banques françaises et étrangères rendant plus simple le suivi de ses comptes et de son épargne à tout moment et n’importe où.

Par ailleurs, le compte Nickel s’adresse à toute personne souhaitant ouvrir un compte bancaire en toute simplicité tout en réduisant de manière nette ses frais de gestion. Il vous sera possible d’obtenir rapidement une carte bancaire en passant par un buraliste. Ainsi, vous pourrez profiter plus simplement de votre argent.

Enfin, avec Kantox, vous pourrez faire un échange de devise en ligne sans être obligé de passer par un établissement bancaire. Chaque mois, la plateforme enregistre plus d’un milliard de dollars d’échanges.

Par ailleurs, la France peut également se vanter d’avoir quelques licornes qui oeuvrent dans le domaine de la tecnologie de la finance : Swile, Alan et Ivalua.

Les risques d’investissement liés au secteur

paiement en ligne

A l’instar de toute industrie basée sur un produit très technologique, la diversité des talents et l’expertise de l’équipe sont importants. Dans une Fintech, des connaissances en informatique et en finance sont de mise. Une telle combinaison de compétences est très valorisée, mais extrêmement rare. Ayant une identité de challengers, la fintech doit disposer d’une forte et excellente connaissance de son écosystème et des acteurs qui opèrent dans son marché.

En effet, pour un échange facilité sur l’industrie et une meilleure accessibilité au marché, la diversité des parties prenantes est essentielle. Pour les nouveaux venus, travailler en étroite collaboration avec les acteurs traditionnels est un enjeu majeur sur le court et moyen terme. Cela parce qu’il permet de gagner un aperçu complet de l’industrie. Pour les acteurs qui opèrent déjà dans le domaine, de telles collaborations permettent de profiter d’un apport externe d’innovation.

Le secteur se démarque par une régulation accrue. Celle-ci se rapporte à une extension accrue de la régulation habituelle des services financiers. Cependant, les institutions européennes proposent un certain accompagnement qui vient influencer les marchés plus éloignés. Par conséquent, les régulations ont tendance à se bousculer à l’échelle internationale.

L’implantation de ces startups sur d’autres secteurs, en Europe et dans d’autres pays, est favorisée par des régulations homogènes. De nombreuses fintechs possèdent aussi une identité digitale favorisant le déploiement rapide de leurs activités.

Cependant, le marché des fintechs fait face à un retard cumulé de mixité des secteurs financiers et tech comptant encore un nombre réduit de femmes aux postes de direction type CTO ou CFO. Ce qui explique la raison pour laquelle les levées de fonds de femmes dirigeantes de fintechs sont encore au plus bas. En effet, en 2019, les femmes de la fintechs n’étaient que 5 à lever des fonds, avec notamment un chiffre d’affaires de 1 % par rapport au montant total du secteur.

Pour conclure, la Fintech française a le vent en poupe. Elle est aujourd’hui très médiatisée et surtout pleines de promesses. D’ailleurs, elle n’a pas fini de faire parler d’elle. Elle a réussi à se faire une place parmi les secteurs les plus prometteurs de la French Tech grâce à la forte croissance des levées de fonds aussi bien en volume qu’en valeur.